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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/248

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réflexions qui me vinrent à l’esprit étaient de telle nature, qu’il me fut impossible d’en faire part au señor Quirino. — Je repris la conversation.

— Mais il me semble, don Rafael, dis-je au Gambusino, — que vous possédiez un excellent moyen pour obtenir la main de miss Annette… Vous n’aviez tout bonnement qu’à lui révéler l’existence du placer du Sacremento. De nombreux et célèbres exemples de découvertes, — entre autres celle de la bonanza de Nabogame, — eussent donné, sans parler de votre réputation, un grand poids à vos paroles. Je m’étonne que cette idée ne vous soit pas venue.

— Révéler la découverte d’un placer ! — répéta Quirino avec étonnement. — Mais vous ne savez donc pas ce que c’est qu’un Gambusino ? Le véritable Gambusino n’est pas un homme ordinaire. Pour lui l’intérêt n’existe pas, la cupidité est inconnue. Cet or qu’il gagne par des travaux tellement dangereux, que le récit dépasserait les bornes du croyable, il le prodigue follement, sans arrière-pensée et sans remords pour satisfaire son moindre caprice. Offrez à un Gambusino, dans la détresse, un million de revenu, à la condition qu’il renoncera à sa profession… et il vous refusera sans hésiter.

— Alors, vous travaillez pour la gloire ?

— La gloire ! Que nous importe, à nous ce mot vide