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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/279

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à celui que nous venions de quitter. L’atmosphère avait également changé d’une sensible façon, ce qui me fit songer que, toute la nuit, nous avions voyagé en gravissant des hauteurs. L’aspect du véritable placer était loin d’être gai et riant. Des montagnes rocheuses et fendues, soit par suite d’accidents de terrain, soit qu’elles eussent été secouées par d’anciens tremblements de terre, offraient, de toutes parts, aux regards des précipices et des ravins.

De noirs et sombres pins accrochés et suspendus le long de ces rochers rembrunissaient encore le tableau, en y ajoutant une teinte de tristesse profonde. Des cabanes bâties avec des branches de pin qui conservaient encore leur feuillage dentelé et pointu, cabanes connues au Mexique sous le nom de enramadas, s’élevaient capricieusement éparses de tous côtés, à quelques pieds au-dessus du sol, et servaient d’habitations aux chercheurs d’or.

Le nombre de ces derniers, quoique le paysage accidenté et raboteux les dérobât, en grande partie, à ma vue, me parut être de beaucoup plus considérable que celui de ceux que nous avions rencontrés la veille. Enfin, deux chaumières en planches, ouvertes sur leur façade, et remplies de marchandises, chaumières près desquelles cinq à six misérables cahuttes, simulant des cafés, s’étaient groupées dans l’intention