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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/280

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de profiter du passage des acheteurs, prouvaient seules que la civilisation, c’est-à-dire l’esprit de commerce et de lucre, avait déjà pénétré dans ce pays lointain et perdu.

Les matelots qui nous accompagnaient depuis San-Francisco, après avoir déjeuné avec nous des restes soigneusement conservés de notre chevreuil de la veille, dressèrent à la hâte ma tente de voyage au pied d’un rocher, et s’en allèrent tout aussitôt après à la recherche de l’or.

— Voulez-vous venir faire un tour avec moi ? — me demanda Quirino, pendant que le Kentukien John Bell, armé d’une hachette, s’occupait à ouvrir les caisses dont le contenu nous était encore inconnu..

— Je suis un peu fatigué. Si cela vous était égal, je préférerais remettre cette promenade à plus tard.

— Allons, un peu de courage… et pardonnez-moi si j’insiste… mais c’est dans votre intérêt… Dans un placer, — croyez-en mon expérience, — les morts subites et étranges sont extrêmement communes… Je ne me trouverai, quant à moi, tranquille d’esprit, qu’après vous avoir récompensé de la confiance quel vous m’avez montrée… et des fatigues qui en ont été la suite…

— Vous me semblez, don Rafael, craindre bien