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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/284

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Il y avait une telle amertume, mêlée d’une fureur contenue, dans les paroles du Gambusino, que je me hâtai de rompre la conversation.

— Vous êtes bien aimable de me promettre toute sécurité pour mes richesses, — lui dis-je en plaisantant. — Seulement je voudrais bien savoir où se trouvent ces richesses.

— Venez, — me répondit-il gravement, — vous allez les voir.

Quirino hâta le pas et je le suivis en silence. Pendant plus d’une heure, nous escaladâmes des rochers et nous franchîmes des ravins.

Nous pouvions avoir fait près de quatre à cinq milles, quand il s’arrêta près d’un endroit où une quinzaine d’Indiens étaient occupés à laver de l’or.

— Vous vous livrez là à une triste besogne, enfants, — leur dit-il, — cette place est mal choisie.

— Seigneurie, — lui répondit l’un d’entre eux, qui probablement le connaissait, car il le salua humblement, — Seigneurie, vous êtes bien bon de vous occuper du sort de pauvres Indiens, mais cette place est encore la meilleure de celles que les Américains nous ont abandonnées… Nous ne demandons même qu’une seule chose, c’est qu’ils nous y laissent tranquilles.