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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/294

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soin et une prévenance dignes d’une Sœur de charité.

Je tombai peu après dans un assoupissement profond.

Il faisait nuit sombre quand je me réveillai ; l’obscurité, à demi vaincue par une espèce de lampion placé dans un coin de la tente, me permit d’apercevoir Quirino assis à deux pas de moi, et veillant sur mon sommeil.

— Allons, cher ami, — me dit-il doucement, — bon courage ; une fièvre prise à temps est un avertissement plutôt qu’une maladie… avalez le contenu de cette cuillère et demain il ne sera plus question de rien.

— Oh ! quelle affreuse amertume ! m’écriai-je après avoir bu, — que m’avez-vous donc donné, Rafael ?

— Quelques grains de la quinine que je vous ai fait emporter de la Nouvelle-Orléans. Vous voyez que l’événement a justifié ma précaution… Allons, dormez sans inquiétude… La pioche servira à son tour…

Le Gambusino, après cette recommandation, alla se coucher au dehors en travers de la porte de ma tente, où il resta jusqu’au lendemain, insensible au serein froid et glacial de la nuit.