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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/296

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il dort les yeux ouverts. L’idée de me trouver enfermé dans une tente, qui dérobe le danger à ma vue et ne m’en garantit pas, m’épouvante bien autrement que la possibilité d’une rencontre de Yakis ou d’Apaches[1]… Mais venez donc faire un tour de promenade… Je vous ménage une surprise…

— Quelle surprise ?

— Plaisante question. Auriez-vous encore la fièvre ?

— Tenez, voyez, — s’écria Quirino, dès que j’eus mis les pieds en dehors de la tente, — voici une auberge et un magasin qui ont poussé cette nuit dans le sable du placer.

Deux grands tentes en coutil, solides, bien assises, coquettement parées de drapeaux aux couleurs américaines, s’élevaient à quelques pas de nous. Un large écriteau, attaché au-dessus de la porte la plus vaste, portait, écrits en grosses lettres, trois mots : l’un espagnol, les deux autres anglais. Le mot espagnol était ; Fonda[2]. Les mots anglais : Washington, Inn !

— C’est la civilisation qui prend possession du dé-

  1. Indiens sauvages et cruels de la Californie. La tribu des Apaches est la plus nombreuse.
  2. Auberge.