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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/298

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— Bah ! propos de marchand avide ! j’en offre deux onces, du tamis !

— Et moi quatre ! — et moi six ! — et moi dix ! — et moi quinze ! — s’écrièrent coup sur coup plusieurs chercheurs d’or, que la vue de cet ustensile si commode et si utile pour simplifier leurs travaux et augmenter leurs gains tentait étrangement.

La figure du Kentukien devint écarlate. John Bell, on le sait, avait les passions fort vives quand il s’agissait d’intérêts pécuniaires.

— Messieurs, dit-il enfin, — je ne vends pas ces tamis… je les loue…

— Combien ?

— Deux piastres par heure… et contre un dépôt de cent onces d’or par tamis… Toute heure commencée, ne le fût-elle que d’une minute, comptera pour une heure entière… j’aime beaucoup la régularité.

Des cris furieux accueillirent la déclaration du Kentukien ; un quart d’heure plus tard tous ses tamis étaient loués.

— Voilà un habile homme, — me dit Quirino, — qui saura exploiter fort convenablement le placer qu’il m’a fait perdre. Ce cher John Bell, il épousera la señorita Annette à son retour, à moins toutefois qu’un accident ne l’empêche de revoir sa patrie… ce