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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/299

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qui serait, du reste, vraiment dommage ! Un garçon si intelligent ! Espérons qu’il n’en sera rien.

Au sortir de la boutique du Kentukien, nous nous rendîmes à l’un des deux magasins dont j’ai déjà parlé, afin d’acheter notre déjeuner. Une livre de tasajo, quelques poignées de farine de maïs et une demi-bouteille d’eau-de-vie que nous y prîmes, nous coûtèrent la modique somme de sept piastres. Quirino me soutint que c’était pour rien, et que ces mêmes objets à Nabogame se seraient vendus au moins quarante piastres.

Notre déjeuner terminé, le Gambusino me proposa d’aller chasser le chevreuil ; j’acceptai.

Le nombre des chercheurs d’or que nous rencontrâmes, pendant la journée, pouvait bien s’élever à 2 ou 3,000. Je remarquai que les crevasses des rochers et les ravins étaient les endroits les plus abondants en or. Quelques phrases échangées entre le Gambusino et les rascadores nous apprirent que de magnifiques trouvailles se faisaient à chaque instant. La moyenne du gain des chercheurs s’élevait à environ vingt piastres (cent et quelques francs) par personne ; du reste, les réponses que nous obtînmes d’eux, courtes, brèves, à peine polies, montraient à quel point leur esprit était absorbé par des pensées cupides. Plusieurs de ces rascadores, tellement af-