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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/31

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Le temps me pressait, je n’avais plus guère de chance pour satisfaire ma curiosité que dans une inconvenance.

— Est-ce que vous êtes dans les affaires ? demandai-je hardiment à Bravaduria. Celui-ci, sembla surpris et me regarda fort attentivement. Il y eut un moment de silence assez embarrassant pour moi et rempli de doute et d’incertitude pour le capitaine, à en croire le jeu de sa physionomie intelligente et mobile. Deux ou trois fois il me parut au moment de m’adresser une question intéressante, mais il garda pourtant le silence.

— Je suis peut-être bien indiscret de vous interroger ainsi, capitaine ? dis-je enfin.

Bravaduria me considéra encore pendant quelques instants.

— Me permettez-vous, señor, me dit-il, de ne répondre à votre question que par une autre question ?

— Certainement.

— Avez-vous quelquefois entendu parler de moi ?

— Jamais.

— Alors d’où peut venir votre curiosité à mon égard ?

— Elle vient, capitaine, de ce que je ne puis m’expliquer l’immense influence que vous semblez exercer sur tous les habitués de cette réunion, gens d’une nature assez peu docile et endurante, à ce que je crois,