Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/320

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poussai un cri de surprise. La terre remuée était mêlée, presque par partie égale, à de la poudre d’or. — Je ne suis point cupide, cependant cette vue me fit battre violemment le cœur et me donna le vertige. Je fus obligé de m’asseoir sur la digue.

— Tenez, me cria d’en haut le Gambusino. — Voici une pierre plate et large, qui peut remplacer une pelle, elle vous servira à mettre dans mon seau la terre enlevée par votre pioche. — Allons, du courage…

Cette recommandation était inutile : j’éprouvais en ce moment une fièvre d’activité incroyable ; je sentais en moi la force et la puissance de dix hommes vigoureux : rien ne me semblait impossible.

Quand je remontai, deux heures plus tard, près du Gambusino, le terrain était creusé de près de trois pieds.

— Qu’allons-nous faire à présent, Rafael ? — lui demandai-je en l’interrogeant pour la première fois depuis que nous étions partis du placer del Sacramento.

— Ah ! ah ! me répondit-il en souriant. — Voilà donc votre belle indifférence qui disparaît ! Eh bien ! cher ami, quand nous aurons profondément creusé l’espace de vingt pieds compris entre le roc et ma digue, nous renverserons la digue, afin que l’eau se retire dans ce trou, et laisse le reste du terrain à