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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/40

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été recevoir du monte mes cent vingt-cinq piastres, la diligence part demain au point du jour et c’est à peine s’il vous reste quelques heures pour vous reposer… Veuillez donc me permettre de vous reconduire jusqu’à votre hôtel.

— Merci, capitaine ; l’hôtel est à dix minutes de chemin d’ici, la lune resplendit à faire honte au soleil, et vous devez, m’avez-vous dit, passer la nuit sur pied… J’irai seul.

— Du tout ! du tout ! s’écria Bravaduria, je tiens à jouir jusqu’au dernier moment de l’honneur de votre compagnie.

— Mais, capitaine…

— Je n’écoute rien, venez.

Je n’insistai plus, et nous sortîmes tous les deux, les derniers, du club de la jeunesse dorée de Mexico.

— Savez-vous bien, don Pablo, me dit Bravaduria lorsque nous fûmes à moitié chemin, que je n’ai réellement point de chance !

— Pourquoi donc cela, capitaine ?

— Mais parce que vous êtes le seul honnête et galant caballero que j’ai rencontré jusqu’à ce jour, et que je fais justement votre connaissance la veille de votre départ… Mais, à propos de départ, le vôtre pour Vera-Cruz est-il bien urgent ?

— Très-urgent.