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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/53

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naturellement à l’esprit, et j’étais encore sous l’empire de l’étonnement que me causait cette rencontre si inattendue, du sénateur Tabasco et de sa femme, lorsque l’homme chargé d’appeler les voyageurs cria d’une voix retentissante : — Don Pablo Douplaicicé… don Pablo Douplaicicé. Ce nom pouvant passer à la rigueur pour le mien, je m’élançai à ma place, et la diligence partit aussitôt emportée par le rapide galop de six chevaux à peu près indomptés.

Les diligences qui desservent la route de la Vera-Cruz à Mexico sortent des ateliers des États-Unis, et contiennent neuf voyageurs : d’une construction légère et solide tout à la fois, elles sont attelées de quatre à six chevaux selon les difficultés que présente le terrain, et conduites par des Américains du nord. Dire la brutale imprudence de ces cochers serait dépasser les bornes du croyable : ne tournant jamais un obstacle et le franchissant toujours, ils ne tiennent aucun compte des tristes accidents passés, et se font un jeu de la sécurité des voyageurs : les chevaux, quel que soit l’état du chemin, sont toujours lancés à fond de train : du reste, si les Américains du nord sont imprudents, les Mexicains, par une triste compensation, trouvent encore moyen de les surpasser, grâce à une témérité qui atteint presque les limites de la folie. Le cocher Yankee, chargé ordinairement