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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/54

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de conduire la diligence, étant malade lors de notre départ, avait été remplacé par un Poblano ou habitant de la ville de Puebla, qui, dès notre sortie du callejon de Dolores, ne manqua pas, ainsi que je m’y attendais bien, de confirmer cette remarque par la vitesse furieuse qu’il communiqua à son attelage. Aussi, une heure après notre départ de Mexico, nous trouvions-nous déjà à plus de cinq lieues de cette capitale. Mon premier soin, lorsque le jour pénétra à travers les stores de la diligence, fut, comme on doit le penser, d’examiner à la dérobée la señora Jesusita Moratin. Un seul coup d’œil me suffit pour me ranger complètement de l’opinion de mon fidèle ami Salazar et de ses dignes acolytes du cercle de la jeunesse dorée de Mexico, c’est-à-dire que la señora Moratin était la plus belle et la plus jolie femme de Mexico, et qu’elle en semblait la plus sage. Le capitaine Bravaduria, avec son pari qui devait se terminer en quarante-huit heures, me parut, après mon examen de cette adorable señora, un abominable présomptueux. Don Andres Moratin, le sénateur de Tabasco, pouvait avoir trente-cinq à quarante ans ; maigre, jaune, chétif, ayant d’étroites épaules et le dos légèrement voûté, il représentait assez bien le type du Mexicain sédentaire. Du reste le respectable législateur avait un air de gravité fort imposant, et semblait parfaite-