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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/80

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du dicton suffisent ; chez vous, ils n’y a point d’oisifs.

— Ah ! ça, c’est vrai ! répondit Camote en souriant. À Léon, on est brave ; mais il y a des paresseux, tandis qu’à Huamantla, il paraît que tout le monde travaille.

Ce naïf il paraît me donna la meilleure opinion de la discrétion de Camote.

— Et pensez-vous, señor, que nous serons attaqués aujourd’hui, lui demandai-je.

— Cela m’étonnerait beaucoup, me dit-il ; c’est justement aujourd’hui la fête du saint patron de notre village, et l’on ne fait rien ce jour-là à Huamantla.

— Béni soit votre saint patron.

Je n’avais plus besoin de Camote, je coupai court égoïstement à la conversation, et j’allumai un cigare.

Dix minutes plus tard, le cri ou glapissement d’un coyote[1] effrayé, sans doute par l’approche de notre diligence, se fit entendre à quelques pas de nous.

Camote releva vivement la tête par un mouvement semblable à celui d’un cheval de cavalerie qui entend résonner la trompette, et prêta une oreille attentive.

— C’est un coyote que nous avons manqué d’écraser, lui dis-je.

  1. Espèce de loup-renard, animal extrêmement commun au Mexique ; il est fort lâche.