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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/81

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Le ranchero me fit de la tête un signe négatif, et sembla redoubler d’attention. Une minute après, Camote rejeta, chose inouïe ! sa cigarette à moitié consumée ; puis, croisant ses bras, se pelotonna sur lui-même, afin de se rendre le plus petit possible.

— Attention, messieurs et mesdames ! dit-il ; nous allons être attaqués.

À peine Camote achevait-il de prononcer ces paroles, qu’une épouvantable vocifération s’éleva jusqu’au ciel.

Quinze cavaliers, la figure barbouillée de suie, et recouverte, par surcroît de précaution, d’une légère cravate noire, sortirent de la montagne boisée qui se trouvait à notre droite, et entourèrent notre diligence.

Ces cavaliers, armés de sabres, de pistolets et de carabines, nous tenaient en joue, et poussaient des cris à faire honte à une bande de Hurons. Cependant la diligence avançait toujours.

— Alto, cochero ! halte, cocher ! s’écria un des cavaliers monté sur un superbe cheval noir, et qui semblait être le chef de la cuadrilla.

Le cocher, à ce qu’il paraît, n’obéit pas assez vite à celle injonction ; car le même cavalier, s’adressant à un des siens placé près de lui :

— Feu sur le cocher ! dit-il.