Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une détonation de carabine retentit, et fut presque immédiatement suivie de la chute d’un corps lourd et pesant. La diligence s’arrêta aussitôt. Cette scène s’était passée si rapidement, que je n’avais pas encore eu le temps de réfléchir à la conduite que je devais tenir, lorsque je sentis plusieurs canons de carabines s’appuyer, à travers la portière, sur ma poitrine. Mes compagnons de voyage se trouvaient dans une position tout à fait semblable à la mienne, et, de même que moi, ne songeaient guère, je le crois, à en sortir par une résistance impossible.

Les salteadores[1], voyant à notre contenance extrêmement pacifique que leur opération avait déjà à moitié réussi, ouvrirent les deux portières, toujours avec d’horribles imprécations, et nous invitèrent à descendre. Nous obtempérâmes à cet ordre avec le plus gracieux empressement. L’obéissance devenait notre seule voie de salut.

Ce ne fut qu’après avoir mis pied à terre que je pus saisir l’ensemble de cette scène dans laquelle je me trouvais si malheureusement acteur. Les chevaux de la diligence, dételés comme par enchantement, étaient attachés aux arbres qui bordaient le pied de la montagne. Près des roues de la diligence, un homme

  1. Nom des voleurs de grande route.