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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/85

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— Que m’importe, répondit le saltéador, que tu sois Camote ; dépêche-toi, ou je fais feu.

— Ah çà, mais vous êtes donc un homme de tierra a dentro[1], qui ne connaissez rien de rien ! Faut-il que je vous répète que je suis Camote, Camote de Huamantla ! Que diable ! cela devrait vous suffire.

— Tu ne veux pas obéir ? reprit le voleur.

— Caramba ! il ne manquerait plus que cela ! Certes non !

— Eh bien, voilà pour toi ! s’écria le saltéador en appuyant brusquement le doigt sur la détente de sa carabine.

Une épouvantable détonation se fit entendre et je me trouvai enveloppé de flamme et de fumée. Étourdi par ce bruit et ce feu, je restai un moment les yeux fermés et ne sachant trop si je ne venais pas de recevoir une balle en pleine poitrine. Quelques secondes après, lorsque je regardai autour de moi, je vis, à mon extrême étonnement, Camote toujours debout à mes côtés, tandis que le saltéador qui avait fait feu gisait à mes pieds, le crâne entr’ouvert et la cervelle à découvert.

L’arme du bandit, chargée outre mesure et peut--

  1. Nom donné aux habitants de l’intérieur.