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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/86

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être bien aussi de mauvaise qualité, avait tué, en éclatant, le bourreau et respecté la victime. Du moins c’est ce que j’appris en entendant Camote se récrier avec dédain contre les gens qui veulent exercer un métier qui n’est pas le leur.

— Allons, tais-toi ! lui dit le cavalier au cheval noir que j’avais déjà remarqué, et qui était en effet le chef de la cuadrilla : on a eu tort de tirer sur un homme de Huamantla, c’est vrai ; mais, au total, tu n’as pas à te plaindre.

— Tiens, caramba ! vous m’y faites penser, répondit Camote. À propos, savez-vous que je l’ai échappé belle ?

Dominé par l’émotion que cette scène m’avait causée, j’étais resté un moment, je l’ai déjà dit, étranger à ce qui se passait autour de moi. Ma première pensée fut pour doña Jesusita Moratin. J’allais me retourner vers elle, lorsque, sur un signe du chef de la cuadrilla, deux bandits me saisirent par les bras et me jetèrent brusquement à terre.

— Allons, restez tranquillement boca a baso (la bouche en bas), ou je vous plante mon couteau dans le cœur, me dit l’un d’eux à l’oreille.

Persuadé, d’après ce qui venait de se passer, que le voleur le ferait ainsi qu’il le disait, et craignant surtout beaucoup plus un couteau qu’un fusil, dans