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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/87

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les mains d’un Mexicain, j’obéis sans murmurer.

L’attaque d’une diligence est, au Mexique, une chose tellement ordinaire, qu’elle est réglée d’avance, et qu’à quelques épisodes près elle a toujours lieu de la même façon. Une attaque se divise généralement en trois actes : le premier se compose de l’arrestation proprement dite de la voiture, le second du dépouillement des voyageurs, et le troisième enfin de l’inventaire des malles et des paquets. Nous en étions donc déjà heureusement au troisième et dernier acte.

La position physique dans laquelle je me trouvais, c’est-à-dire couché à plat sur le ventre, n’était pas très-favorable pour l’observation, d’autant plus qu’un saltéador, assis près de moi, et dont l’unique occupation était de me surveiller, ne cessait de jouer avec les ressorts assez mal entretenus de sa carabine. Néanmoins, je finis par relever peu à peu la tête, en usant toutefois, il faut le dire, d’une extrême circonspection dans mes mouvements. L’horizon que j’obtins ainsi, pour être très-borné, n’en fut pas plus agréable. Il se composait, de face, des deux grosses jambes de doña Lucinda, qui, placée dans la même position que moi, s’attirait de temps à autre des menaces de son gardien lorsqu’elle poussait de touchants soupirs.

— Si vous soufflez toujours aussi bruyamment, je