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Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 1, 1855.djvu/293

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inconnu

çantes, sur le brave piccador, qui reçut le choc sans sourciller. Ce fut là un de ces beaux moments si pleins d’émotion, que la foule resta hatelante, oppressée sans applaudir. La lance d’Avila pliait comme un arc tendu mais Avila restait droit et majestueux comme un chêne.

Pour jouer ainsi sa vie sur la solidité d’un morceau de bois, car si la lance se brisait Avila était mort, il fallait être soutenu par dix mille regards !

La fin de cet épisode donna lieu à des tonnerres d’applaudissements frénétiques car le taureau, dompté par la douleur, se sauva honteusement. Un indifférent qui serait entré alors dans le cirque se serait figuré sans peine, en considérant les spectateurs, que dix mille personnes tombaient en attaques de nerfs.