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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/112

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— Ça n’est pas bien sûr, interrompit Cardonchas ; essaie donc de faire un musée qui soit seulement la moitié, le quart du mien. Tu ne pourrais pas distinguer l’antiquité.

— Qu’est-ce que c’est que ça auprès des besoins de l’humanité ? dit Mâcheron.

— L’humanité a peut-être besoin de papillottes et de graisses qui puent ! s’écria le sarcastique Lapotte.

— Toi, tu n’es qu’un faux-frère, répliqua Mâcheron en tapant du poing sur la table.

Cette dispute n’empêchait pas qu’on ne remplît et désemplît le broc.

Louis voyait le moment où on allait se jeter les verres à la tête.

— Je reviendrai, dit-il à Cardonchas.

Ce mot rappela les amis à la concorde.

— Eh non, restez donc ! répondit le petit danseur, nous sommes des camarades, il faut voir le musée… et puis qu’est-ce que vous me demandiez donc tout à l’heure ?

Mâcheron et Lapotte firent la paix.

— Trinquons, dit le dernier, et crions vive l’humanité !

— Eh bien ! reprit Mâcheron, chante l’hymne de Bras de fer, ou je ne trinque pas !

Ils se mirent à brailler ensemble. Pendant ce temps, Louis dit à Cardonchas :

— Allons, voyez-vous quelle peut être la « demoiselle » qui m’a chargé de vous rappeler qu’elle pense à vous !

Cardonchas hésita, chercha. Louis était inquiet. Lévise était une paysanne et pouvait après tout mieux « comprendre » un paysan qu’un homme d’une classe plus élevée.

— Ah ! dit enfin Cardonchas, n’est-ce pas chez vous qu’est placée une nommée Euronique ?…