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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/262

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— Où est-ce ! reprit Louis regardant de tous côtés.

Le paysan lui indiqua l’endroit. Louis repartit en courant. Il arriva essoufflé à la Bossemartin, ayant franchi une demi-lieue en un quart-d’heure.

Quand il entra, il n’y avait dans le cabaret que le maître, le père Houdin, qui dormait sur son comptoir. Il se réveilla au bruit des pas.

— Où est Guillaume, le beau Guillaume ? demanda Louis.

Le cabaretier le toisa avec méfiance en feignant de s’étirer les bras pour se réveiller, et répliqua : Ce n’est pas ici qu’il demeure.

— Eh bien ! où le trouve-t-on ? dit Louis fouillant la salle du regard.

— Oh, je ne sais pas !

— Mais il vient ici ! quand y vient-il ?

— Oh ! de temps en temps, il y a des jours où je ne le vois pas ! N’est-ce pas vous, demanda le cabaretier qui êtes le monsieur ?…

— Que vous importe ! interrompit rudement Louis en tournant le dos. Le jeune homme revint sur la route, inspecta les bois d’un coup d’œil, et ne voyant aucune chance d’y découvrir Guillaume, retourna vers sa maison. Il y avait une personne sur laquelle il était certain de décharger sa colère, c’était Lévise et il n’y avait plus que celle-là.

Lévise l’attendait avec une extrême inquiétude. Elle eut à peine le temps de voir la figure presque égarée de Louis et de trembler pour lui. Elle reçut immédiatement pour salut et pour « récompense » cette injure : Tu es bien empressée de venir au devant de moi me présenter les restes du beau Guillaume !

La jeune fille ne comprit pas. Le voyant bouleversé et