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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/70

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Le Garde forestier

 
Au dedans, c’est l’amour qui règne pour la vie,
Loin des yeux indiscrets, à l’abri de l’envie.

Là travaille, se cache, est vaillante, en chantant,
Une blonde compagne, une ange qui l’attend ;
Là, dans le frais berceau, sommeille un bébé rose,
Et là, dans un fauteuil, vieille, mais non morose,
Est l’aïeule, ta mère, homme trois fois heureux
Même de ces dangers que tu braves pour eux !
Une allouette monte en trillant dans la nue,
Les moineaux sur le toit annoncent sa venue,
Son chien jappe à la porte et gratte afin d’entrer.
Et lui presse le pas.
Son chien jappe à la Il ouvre. Il peut serrer
Sur sa mâle poitrine un enfant, une femme,
Une mère ! — L’Éden est chez lui, dans son âme.

17 décembre 1878.