dans un salon. Là, vous réussirez. À Londres, c’est une des meilleures carrières que l’on puisse choisir. Les leçons suivront. Consentiriez-vous à venir chanter dans une soirée que je donne chez moi mercredi ?
— Oh ! de tout mon cœur ! j’en serai bien reconnaissante, s’écria Mirah en rapprochant ses deux mains comme si elle priait. Je préfère à toute autre cette manière de gagner mon pain. Je tâcherai de me perfectionner. Que dois-je faire pour cela ?
Klesmer ne répondit pas tout de suite ; il fit craquer ses doigts, se mordit les lèvres, et dit enfin :
— Je vous présenterai à Astorga : c’est un excellent maître de chant, qui vous donnera son avis. — Puis, s’adressant à madame Meyrick, il ajouta : — Avec votre permission, madame Klesmer viendra vous faire une visite avant mercredi.
— Ce sera de sa part une bien grande bonté, répondit madame Meyrick.
— Vous lui chanterez quelque chose, reprit-il en se tournant vers Mirah. C’est une parfaite musicienne et vous trouverez peu d’âmes comme la sienne. Elle sera satisfaite de votre chant :
Vous savez le reste ?
— Oui dit vivement Mirah.
— Schœn[2] ! fit Klesmer qui lui tendit la main en signe d’adieu.
Il avait assurément choisi la meilleure manière de faire l’éloge de Mirah, et mesdemoiselles Meyrick lui avaient