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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/311

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L’AMI FRITZ.

prenant son parti, tout à coup il s’écria d’un ton assez joyeux :

« Eh bien donc, puisque c’est impossible, n’en parlons plus. Mais au moins vous prendrez un verre de vin avec nous au Mouton-d’Or.

— Oh ! quant à cela, monsieur Kobus, ce n’est pas de refus. Je m’en vais de suite avec Sûzel embrasser la grand’mère, et, dans un quart d’heure, notre voiture s’arrêtera devant l’auberge.

— Bon, allez ! »

Fritz serra doucement la main de Sûzel, qui paraissait bien triste, et, les regardant traverser la place, il rentra dans la Madame Hütte.

Hâan et Schoûltz, après avoir reconduit leurs danseuses, étaient montés sur l’estrade ; il les rejoignit :

« Tu vas charger Andrès de diriger ton orchestre, dit-il à Iôsef, et tu viendras prendre quelques verres de bon vin avec nous. »

Le bohémien ne demandait pas mieux. Andrès s’étant mis au pupitre, ils sortirent tous quatre, bras dessus bras dessous.

À l’auberge du Mouton-d’Or, Fritz fit servir un dessert dans la grande salle alors déserte, et le père Loerich descendit à la cave, chercher trois bouteilles de Champagne, qu’on mit rafraîchir