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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/119

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par leur nom, le gouvernant qui a des poils ailleurs que dans la main. À tout il préfère la franchise, même dans le mal : il veut savoir à quoi s’en tenir sur toutes choses, ne tenant pas précisément à comprendre les fictions constitutionnelles, les réserves d’ultimatum et les subtilités métaphysiques des démocrates purs. Un principe, un dogme, un système, cela est fort beau sans doute ; mais cela ne se touche pas, ne se voit pas, n’offre ni prise, ni responsabilité, ni antécédents, ni conséquents. Le peuple n’aime pas l’élection, parce que les hommes sont jaloux de leurs pareils, et que l’ouvrier qui contribue sans observation à doter M. Bonaparte de vingt-cinq millions, afin d’être mitraillé consciencieusement par lui, verse à regret vingt-cinq francs par jour entre les mains calleuses du brave représentant Greppo (du Rhône), — un canut  ! qui veut la liberté et la justice pour tous ! — Infamie ! !

Le peuple a faim, voilà la vérité ; et son vrai Dieu, c’est son pain quotidien. À tout gouvernement qui ne le lui donne pas, le peuple crie : Malheur ! Eh ! que voulez-vous, grands faiseurs de discours républicains, dans nos sociétés lassées, le pain ne venant à ce brave peuple que par regorgement, régurgitation, indigestion des riches, il va de soi qu’il préférera prendre pour maîtres, tant qu’il sera dans la nécessité d’en avoir, ceux dont la table est le plus chargée. Apprenez donc, rrrévolutionnaires, à supprimer des sociétés modernes le gouvernement et le servage : — ou bien attendez-vous à voir le peuple préférer toujours les grandes pompes du Despotisme aux mesquines économies des gouvernements provisoires.

La force séduit le peuple ; la magnificence des spectacles l’attire. Pour Dieu ! rrrévolutionnaires, comment voulez-vous que les hommes du Midi se passionnent jamais pour l’étroitesse du Protestantisme ou la sèche morale de la Théophilanthropie ? Ah ! vous n’avez jamais vu l’Espagnol à