Aller au contenu

Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la funcion de toros, et les moralistes frrançais vous ont seriné que les Romains de l’empire étaient en décadence par cela seulement qu’ils demandaient du pain et des spectacles. En quoi je trouve que les Romains de l’empire avaient grandement raison. Car je ne définis pas, comme les républicains et les solitaires de la Thébaïde, le sens moral : le jeûne, la continence, le sacrifice et les privations. Est-ce ma faute si, dans l’état présent des choses, le Despotisme est encore le système politique qui remplit le mieux le ventre du peuple et parle le plus magnifiquement à ses yeux, et si je suis forcé de l’écrire pour rendre hommage à la vérité ?


XIX.   Le tant-mieux, la contenance assurée du médecin, j’allais dire sa bonne santé et sa bonne mine, exercent une très-grande influence sur le moral du malade. Or l’humanité actuelle est malade : personne ne met cela en doute. Aussi, plus l’homme qui convoitera sa possession se sentira d’or dans la poche, de fer dans la main, et plus de chances il aura pour la posséder.

Ah ! j’en rougis pour ce siècle, mais on ne prend plus de baisers qu’au prix de l’or ! Et les moins chères des femmes, les moins mauvaises assurément, ce sont encore les prostituées. L’Humanité n’est guère que coquette, elle n’est pas encore bonne-fille ; elle n’en est pas encore à la prostitution franche dont il lui faudra subir l’odieux attouchement avant d’arriver à l’amour libre et naturel, avant de revivre grande, et pure, et heureuse. Et le Despotisme possédera l’Europe civilisée parce qu’il la marchandera moins que le Constitutionnalisme ou la République !


XX.   Il est dans les habitudes des gens de partis — de tous les partis — de maudire les tendances matérielles des hommes et de faire appel à leurs aspirations morales. Les