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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/210

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que de nom ; effectivement, elles sont à la Russie. Écrasées d’impôts, entravées dans l’exercice de leur culte, soumises au pouvoir dictatorial des visirs, dilapidées, elles frémissent sous un joug qu’elles détestent et salueront la domination russe comme une délivrance.


IX.   Les provinces du Nord soumises par le traité d’Abo, la Livonie, la Finlande, l’Esthonie, la Courlande, restées scandinaves de caractère, sont incapables de prendre l’initiative d’une révolte contre la Russie. Elles ne le désirent pas, et dans les régions glacées du Septentrion, aucune puissance ne s’élève plus qui puisse leur donner conscience de leur force, en leur tendant une main libératrice et fraternelle. La Suède est étendue dans le tombeau de Charles XII ; par alliances et intérêts, la Prusse est solidaire de la Russie. Les races finlandaises et scandinaves n’opposeront aucune résistance aux desseins de conquête du Tzarisme, qu’elles servent avec un dévouement empressé.


X.   Il y a longtemps déjà que les groupes épars du monde slave sont agités par la pensée de se réunir. Dans ces vingt-cinq dernières années, le Panslavisme a été prêché partout : à Prague, à Moscou, à Paris, par Mickiewickz ; et partout il a été accueilli avec enthousiasme. Il y a deux sortes de Panslavisme : l’un, purement spéculatif ; c’est celui des classes lettrées, officielles et moyennes qui se proposent seulement de rassembler les tronçons de la race slave au moyen d’une langue et d’une littérature communes ; — l’autre, agissant, réalisateur, qui demande la confédération immédiate, effective, et par avance en a fixé les conditions.

Ce dernier panslavisme est celui des jeunes races slaves, de Russes de Moscou, de l’Orient et du Sud. Un grand