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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/26

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et leurs gendarmes ne sont pas immortels, les bornes des propriétés s’usent, le fer et le bois des douanes disparaissent ; les chefs de partis et leurs prétoriens s’entredévorent. Le soleil déjeune chaque matin des réputations réclamées que les heures usurières apportent à sa table somptueuse. Et la pensée grandit sur les ruines de la matière ! Voilà pourquoi je reviens à ma pensée.

J’y reviens parce qu’elle a semé l’effroi parmi les intérêts iniques, et la division parmi les partis menteurs ; — parce qu’elle a pesé sur la tête de ceux qui se croyaient grands ; — parce qu’elle a relevé de la poudre ceux qui s’y vautraient à l’aise ; — parce qu’elle a obtenu, toute jeune et toute pauvre qu’elle fût, les honneurs de la calomnie, de la rage et de la contrefaçon. J’y reviens parce que personne n’a osé ni la citer entière, ni la combattre sérieusement, tant elle renfermait de mystères redoutables. J’y reviens parce qu’elle est éminemment anarchique, terrifiante, mortelle à toute autorité et à toute intrigue ; — parce que ceux du parti démocratique ont été contraints d’avouer qu’elle porterait un rude coup à la révolution si le peuple des campagnes et des villes de France pouvait me lire et m’entendre.

J’y reviens parce qu’il faut que le peuple me lise dans les campagnes et dans les villes, et qu’il se prononce enfin, en pleine connaissance de cause, sur la révolution que veulent les constitutionnels et républicains formalistes de 1830 et de 1848, révolution que j’appelle, moi, de mon autorité privée, le Mensonge, l’Immobilisme, la Contre-révolution, l’Enrégimentation et le Despotisme sous prétexte de Liberté.


X.   Du fond de l’exil, une voix doit s’élever qui crie : Non, tout n’est pas ténèbres au milieu de ces sépulcres sur lesquels nos familles versent des pleurs. Parmi tous cœurs épris du passé, il en est un, pour sûr, qui envoie