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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/385

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puis encore quand ils se vautrent dans l’orgie ; quand ils se reproduisent, quand ils violent des femmes, quand ils peuplent d’enfants trouvés les faubourgs et les hospices ! Danse, danse, prostituée ! Allons ! des banquets, des fêtes, de la joie, du fou rire, amuse-toi pour ton argent ! Tourbillonne au son du luth dans le vin et dans le sang ! Dépense gaiement les soirées qui te restent ; le compte de tes jours est fait ! — Manè ! Thécel ! Pharès ! !

Paris ! le ciel deviendra ténébreux de la poussière de tes décombres ! La faulx du Nord passera sous tes fondements, et le niveau sur tes dômes ! La fumée de ton embrasement se répandra dans les mers profondes qui, pendant des années et des années, exhaleront une odeur de bitume ! Et leurs falaises seront noircies, et les terres à la ronde sans verdure ! Et leurs eaux deviendront mortelles aux poissons et aux baleines ! L’oiseau des grèves n’y trempera plus de longtemps sa grande aile ; de longtemps aucune voile ne se déploiera sur leur sein. Les fleuves bouillonnants remonteront vers leurs sources, entraînant avec eux rochers et torrents qui se réduiront en vapeurs et s’élèveront vers les cieux obscurcis.

Voilà ce que je vois aujourd’hui ! Et je dis à celui qui se fait appeler l’Empereur des Français : Qui a tué par l’épée périra par l’épée ! Je dis à la France qui se proclame la première des nations : Qui a forgé des chaînes pour les autres peuples sera traînée dans la captivité ! Je dis à Paris, la grand’ville : Qui a vu l’avant-garde des Cosaques, il y a un demi-siècle, verra sous peu de temps l’immense corps de bataille ! — Que ceux qui ont des oreilles écoutent ma Prédiction ! !




Et ce n’est pas dans un siècle, dans un demi-siècle, dans un tiers ou dans un quart de siècle que cette prophétie