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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/386

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s’accomplira. C’est avant l’expiration des dix ans qui vont s’écouler.

Ce qui est écrit, est écrit !

Il faut que la Révolution s’accomplisse !

Les Cosaques ont soif de sang !




Sac de Paris. — Famine. — Fléaux. — Anarchie. — Chaos social.


Je vois l’armée du Nord entrant à Paris avec tous ses canons en avant, enseignes déployées, lances au poing, innombrable, orgueilleuse, encore tachée de sang. Sur toute sa route elle n’a pas éprouvé de résistance : devant elle les paysans ont fui comme des troupeaux, laissant leurs maisons ouvertes et leurs greniers pleins.

Je vois, dans les quartiers opulents, les rues encombrées de foule, les balcons couverts de spectateurs. Les grandes dames agitent des écharpes brillantes ; elles envoient des baisers aux officiers ennemis. Les marchands étalent aux devantures de leurs boutiques tout ce qu’ils ont de plus précieux. Il y a des tentures aux portes et des fleurs dans les cheveux. Les princes de la Bourse se félicitent du retour de la confiance ; les académiciens et les poètes célèbrent la gloire du Tzar ; toutes les maisons sont illuminées, tous les Français se précipitent dans les théâtres pour contempler l’auguste dominateur des peuples. La femme du monde, délicate et frêle, la femme de Paris, n’a plus de caprice que pour le Cosaque du Don, à la peau suiffée. — Tout s’achète, surtout les caprices des femmes.

Nation curieuse, et bavarde, et lâche ! ne dis point que cela ne sera pas, car déjà cela fut. Déjà les femmes de France se sont vendues aux Cosaques dans des temps