Aller au contenu

Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et je dis encore :

Quel est ce ponton qui fend si péniblement la vague écumante ? De son pont à sa cale il regorge de passagers. Tous sont pauvres, mais pleins d’espoir. Et vers l’azur des cieux leurs voix unies s’élèvent en accords virils !

Oui, le navire est vieux, mais jeunes ceux qui le montent, et plus jeunes encore leurs idées ! Sur leur brave drapeau je lis cette flamboyante devise : Avenir ! Et je salue leur drapeau, quelle que soit la disposition de ses couleurs sur sa hampe élancée !

Salut ! proscrits, enfants et pères des peuples ! mes frères socialistes, salut ! salut !!

Ah ! les flots sont moins barbares que les Européens ! Ils s’abaisseront, dociles, sous la quille de votre embarcation délabrée ; favorables, les vents enfleront vos voiles : et du plus haut des cieux, le Génie de la Nature secondera vos efforts !

Courage, frères ! peu vous ont précédés, mais des nations entières vous suivront ! Vous êtes la fleur, la sève de l’humanité, le plus pur de son sang ! À vous sont les mondes vierges ! Vous serez le ciment des nouveaux édifices, l’arc-en-ciel qui ralliera les hommes ennemis !

En avant ! Votre mission est grande ; elle vous donnera la victoire sur les tempêtes et les climats, et joyeux, vous passerez sur les abîmes. En avant !

— Et me tournant vers l’Ange des Révolutions, je m’écriai : Grand ! trois fois Grand ! sois loué parmi les hommes, toi qui sauve les justes des griffes de leurs persécuteurs, pour les glorifier !!

Et de ses mille voix l’Océan chantait avec moi ! Et de ses mille vagues il dansait, approuvait mes paroles !!

Et je dis encore :

Ils se rapprochent les beaux navires ! Aux embouchures