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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/79

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Nous nous sommes épuisés à développer une civilisation impuissante maintenant à faire le bonheur de l’humanité. Notre âme qui nous survit, ce sont les idées conçues par nos minorités en haine de cette civilisation. — Au contraire, les forces et les facultés des Slaves n’ont rien produit encore. Et il faudra bien qu’ils les emploient en exécutant nos idées d’avenir et en y apposant le cachet de leur caractère propre.

Le succès de la guerre d’Orient peut importer à nos gouvernants et aux classes privilégiées qui les salarient, mais ce n’est certainement pas l’affaire de la nation. Que gagneraient à la victoire des armes françaises ceux qui n’ont rien à garder et rien à perdre ? Quant à ceux qui possèdent, on connaît, à un sou près, la mesure des sacrifices qu’ils sont capables de s’imposer pour sauver leurs valets du gouvernement. — Tandis qu’en Russie la guerre actuelle est guerre sainte, acclamée par tous, riches et pauvres, chantée par tout ce qui a une voix, combattue par tout ce qui a des bras, prêchée, prédite depuis des siècles par les devins, les prêtres et les femmes aux yeux noirs qui fanatisent les hommes.

Dans le dédale de nos lois iniques, de nos institutions défectueuses, de nos droits mensongers, de nos garanties dérisoires, — dans le coupe-bourse de nos contrats d’aubaine, — dans les rapports d’égorgeur à victime que nous tolérons entre le propriétaire, l’exploiteur et l’oisif d’une part, et les travailleurs, de l’autre ; — dans ce labyrinthe de désordre dont ne nous tirera pas même le citoyen Jean-Étienne Cabet,.................. notre esprit s’égare, nos réformes échouent, nous perdons toute foi, toute audace, toute probité. Nous nus effrayons de toute notion simple, de toute négation hardie, de toute affirmation paradoxale, de toute réforme favorable au développement de notre na-