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Page:Espaces libres et Fortifications - Albert THOMAS.pdf/17

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cité-modèle, éclipsant même les villes américaines, récemment pourvues de leurs systèmes de parcs, aura en moyenne un hectare de parcs pour 400 habitants. A l’heure présente, c’est à 1,354 habitants que Paris offre la même superficie de parcs.


Le massacre de Paris


Pauvre Paris ! Pauvre vieille Cité-Lumière ! Lui qui, naguère encore, après Haussmann et Alphand, faisait l’admiration de tous les étrangers, le voici maintenant distancé de tous côtés.

M. Hénard[1], le comparant à Berlin et à Londres, sous le rapport des jardins et des parcs, a fait de tristes constatations. Londres possède 1.168 hectares de parcs ; Berlin 411 hectares ; Paris 214 hectares (sans le bois de Boulogne, ni le bois de Vincennes). En comparant simplement dans Londres et dans Berlin, à partir du centre, des surfaces équivalentes à celle de Paris, M. Hénard arrive à cette conclusion que « Paris ne possède que la moitié de la surface des espaces libres de Berlin et que le tiers de la surface des espaces libres de Londres. Mais, comme la population de Paris est deux fois plus dense que celle de Londres, il en résulte qu’un’petit Parisien ne jouit que de la sixième partie des jardins dont peut jouir un petit Londonien ».

Cette situation, entrevue, comprise, exposée depuis quelques années, a-t-elle ému ceux qui ont la charge de la grande Ville ? — Non.

A l’heure même où Boston, où Chicago, où Londres,

  1. M. Hénard a publié de remarquables études sur les Transformations de Paris et sur les Parcs et Jardins de Paris et Londres. Il a extrait quelques chiffres très démonstratifs dans la brochure du Musée social citée plus haut.