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Page:Espronceda - L’Étudiant de Salamanque, trad. Foulché-Delbosc, 1893.djvu/12

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DEUXIÈME PARTIE

 … Except the hollow sea’s
Mourns o’er the beauty of the Cyclades.

Byron. D. Juan, chant 4.

La nuit est sereine, couronnée d’étoiles ; l’azur du ciel resplendit comme une gaze transparente.

La lune mélancolique dépasse la cime du coteau : à peine élève-t-elle timidement son front candide,

et illumine-t-elle l’horizon, pure vierge solitaire, baignant le ciel et la terre de sa lueur blanche et douce.

Le ruisseau, brillant ruban d’argent, glisse, sous la splendeur de la lune, entre des franges d’émeraude.

Des étincelles argentées brillent entre les épaisses ramures ; et dans le sein des fleurs, les brises tantôt s’endorment,

tantôt, éveillées, murmurent et, déployant leurs ailes, bercent la blanche fleur d’oranger, secouent l’acacia embaumé,

agitent rameaux et fleurs et s’imprègnent de parfums : aussi pure était cette nuit que celle où les anges

déployèrent leurs ailes sur la première flamme que l’amour alluma au monde, dans le séjour de l’Éden.

Une femme ! Peut-être est-ce une blanche sylphide ? solitaire qui erre mystérieusement parmi les rayons de la lune ?

Blanche est sa robe ; ses cheveux ondoient, déroulés sur