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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/134

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les personnes. Le christianisme montre ce juste milieu qui sauve les droits du Créateur, sans blesser ceux de la créature, & qui ouvre son sein à des freres errans, sans jamais l’ouvrir à l’erreur.

J’avance ici une vérité qui, pour avoir l’air paradoxal, n’en est pas moins une vérité dont j’offre la preuve : c’est que le Clergé, cité tant de fois comme intolérant, est le corps qui pratique le mieux la vertu contraire, si par tolérance on entend cette raison lumineuse qui prêche l’adhésion inébranlable aux vérités révélées, & cette bonté constante qui veut que tous les Chrétiens fassent ligue pour se dévouer solidairement au bonheur de tous les hommes. Un des emblèmes touchant de notre divin Fondateur, c’est la figure d’un agneau, une de ses maximes admirable est celle-ci : Apprenez de moi que je suis doux & humble de cœur ; & ces mots de l’évangile : Contrains-les d’entrer, n’indiquent que les exhortations pressantes & les prieres ferventes de la charité. Le Sauveur n’avoit garde de donner à sa religion un caractere de violence qui l’eût rendue odieuse ; il condamna les disciples dont le zele indiscret vouloit attirer le feu du ciel sur une ville qui ne l’avoit pas reçu. Charité, est le cri de l’Évangile, & quand je vois des Chrétiens persécuteurs, je suis tenté de croire qu’ils ne l’ont pas lu. Déchirez-le, ou suivez-en la morale(3).