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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/7

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vent encore pour l’expression. Ainsi, la Vulgate dit, Gen. ii, 24 : … Et adhærebit uxori suæ ; et, d’après le texte de la bible arménienne, il faut traduire littéralement : … Et ira après sa femme, légère différence, qui cependant peut donner lieu à divers commentaires.

Une dernière observation sur l’ouvrage qui nous occupe. Certains passages dans Eznig paraissent entachés d’idées, d’expressions techniques, et peu chastes ; mais, si l’on pense que l’auteur arménien écrivait au cinquième siècle, c’est-à-dire dans un siècle où l’on était encore habitué aux naïvetés bibliques, où telle expression, qui serait aujourd’hui le signe d’une grande impudence, pouvait alors n’être que la marque d’une grande innocence, on ne jugera pas Eznig d’après les idées du dix-neuvième siècle, où le raffinement du langage est parvenu à déguiser les choses les moins décentes. Si l’innocence de nos mœurs répond à l’innocence de notre langage, félicitons-nous d’être nés dans un siècle aussi pur ! Mais souvenons-nous, pour excuser les licences de parler d’un autre âge, que même au seizième siècle, le plus grave personnage de son temps, le sage de Thou, disait à sa belle-fille, penchée sur le balcon d’une croisée : Prenez garde que la tête n’emporte le cul, faisant ainsi allusion aux idées quelque peu folâtres de sa belle-fille. Le grave de Thou croyait-il dire une inconvenance ? Non sans doute ; il parlait le langage du temps, comme Eznig, dans l’exposition quelque peu libre de certaines opinions reçues, parlait le langage de son temps.


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