Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fonds considérables, soit négociants, soit seigneurs de la cour dans le faubourg Saint-Germain. Seulement, y a les sarcasmes de la destinée : si tu attends aussi longtemps que moi… dame…

— Je n’attendrai pas, murmura Lirette, qui parlait comme malgré elle, et dont le sourire avait d’étranges gravités.

Échalot la regardait curieusement.

— Tu t’auras fait tirer les cartes ! s’écria-t-il.

Elle secoua la tête ; il poursuivit :

— Tu auras parlé avec la somnambule lucide ?…

— Non, interrompit la jeune fille, je ne crois pas à tout cela.

— À qui crois-tu donc ?

— À Dieu… et à moi, fit Lirette.

— Alors, t’as rêvé crottin d’âne !

Ceci fut une explosion. Les yeux d’Échalot étaient ouverts tout ronds et son nez lui-même avait pâli. Le rire de Lirette montra toutes ses belles dents perlées.

— C’est vrai que j’ai essayé bien souvent autrefois, dit-elle.

— N’y a pas meilleur signe, d’abord ! déclara Échalot.