Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/115

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n’avais jamais été appelée autrement. J’ai demandé : « Qui est là ? » la voix m’a répondu : « C’est moi, ton papa Morand. » Alors, j’ai sauté hors de mon lit en criant, car je n’étais pas encore bien éveillée : « Oh ! papa Morand ! papa Morand, j’ai fait un rêve qui a duré si longtemps, et où vous étiez mort. »

Échalot ne respirait plus, tant sa curiosité était excitée violemment.

Lirette reprit :

— Je cherchais mon papa Morand dans la nuit pour l’embrasser, car l’idée ne me revenait pas qu’il m’avait bien battue, le pauvre homme ; quand la voix a changé tout à coup, disant : « Voilà tout ce que je voulais savoir. N’ayez pas peur, ma jolie fille, je ne suis ni un voleur, ni un amoureux, je viens vous apporter votre fortune et vous me payerez une commission raisonnable pour ma peine. » J’entendis en même temps qu’on frottait une allumette, et, tout de suite après, ma lampe éclaira un gentil garçon, qui portait sous son bras un paquet avec la marque des magasins du Louvre…

— C’est lui qui t’a donné la soie ? s’écria Échalot émerveillé. Pistolet !

— C’est lui.