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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/123

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Lirette secoua la tête d’un air mutin et dit :

— Jamais il ne se fera, le mariage ! M. Pistolet ne veut pas ! Et moi donc ! Je ne veux pas non plus ! J’aime bien Mlle Clotilde, mais… Ah ! j’en mourrais, papa Échalot. J’ai raconté à M. Pistolet tout ce qui s’est passé entre mon Georges et moi…

— Que s’est-il donc passé, fifille ?

— Tous les soirs je lui portais un bouquet de violettes…

— Gratis ?

— Hélas non ! il me le payait ; mais c’est égal, M. Pistolet, qui sait tout, m’a dit : « C’est vous qu’il aime. » Et il m’a dit encore… Ah ! est-ce que je sais tout ce qu’il m’a dit ! Georges n’a plus qu’un bras ; jamais je ne m’en étais aperçu.

— Et tu l’aimes tout de même, un manchot ?

— Je l’aime davantage… et puis, il n’est peut-être pas prince…

— Qui ça ? Pistolet ?

— Eh ! non ! Georges.

— Alors, nom de nom ! Un manchot, qui n’est pas même prince…

— Je l’aimerai mille fois plus ! J’aurais consenti à