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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/166

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leurs boîtes… Comptons les pierres, au lieu de bavarder.

Il se plaça au seuil même de la porte, marquée no III. De cet endroit à la loge du concierge, il y avait, dans le pavé de la cour, un passage en ligne directe, formé de petites dalles de granit. Le fantôme compta onze de ces dalles.

Il y eut en ce moment une fenêtre du second étage dont le rideau se souleva. La lune, sortant d’un nuage, éclaira vaguement une figure blanche collée aux carreaux. Le fantôme n’était plus seul.

À la onzième dalle il s’arrêta.

— C’est ici, Bibi, dit-il : Petra sub undecima. Peut-être que tu ne sais pas le latin… Attention ! c’est toi qui me gardes ; veille au grain, et si quelqu’un se montre avant que j’aie fini, étrangle !

Bibi ouvrit son énorme gueule et montra la double rangée de ses dents de loup. Le vieillard eut son rire sec qui ressemblait au bruit d’une crécelle d’ivoire.

— C’est drôle, grommela-t-il, les bons comédiens ! il m’est aussi impossible de ne pas jouer mon rôle que de ne pas respirer !

Il se pencha au-dessus de la dalle, régulièrement