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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/199

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écoutes, et ce n’eût pas été la première fois ; mais toutes les portes du salon de la corbeille, où se tenait le conciliabule, étaient fermées et un vent de découragement semblait peser sur la délibération.

Ils parlaient peu de l’autre côté des draperies et ils parlaient bas.

C’est à peine si la voix d’Adèle, aigre comme le cri d’un épervier, lançait de temps en temps quelques notes acariâtres à travers les clôtures.

De guerre lasse, Clotilde gagna sa chambre. Elle était gaie de nature et brave. Peut-être, au souvenir de son entretien avec Georges, eut-elle un rêve de souriant amour, mais la mélancolie la prit trop vite, et au moment où nous passons le seuil de son frais réduit, elle songeait tristement, assise sur le pied de son lit.

Le temps passait sans qu’elle se rendît compte de la durée de sa rêverie.

L’heure sonna à l’horloge de Saint-Paul ; Clotilde n’avait pas compté les coups.

Elle consulta sa pendule qui venait de s’arrêter.

Voulant au moins savoir si le jour approchait, elle vint à la croisée dont elle souleva les rideaux.

Le ciel était encore tout sombre et n’avait d’au-