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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/200

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tres lueurs que celles de la lune courant sous les nuages ; mais dans la cour, que le réverbère éclairait, Clotilde aperçut quelqu’un d’éveillé.

Ce n’était pas un voleur, car le gros chien qui, toutes les nuits, faisant patrouille du côté des démolitions, rôdait sur le pavé bien tranquillement, mais ce n’était ni le concierge, ni aucun des domestiques de la maison ; Clotilde vit cela d’un coup d’œil.

Qui était-ce ?

Et à quelle besogne se livrait ce nocturne ouvrier qui travaillait sans lanterne si longtemps avant le lever du jour ?

Au service de sa curiosité, Clotilde avait des yeux de dix-huit ans. Elle ne reconnut pas l’ouvrier puisqu’elle ne l’avait jamais vu, mais, à force de regarder, elle distingua la nature de sa besogne. On soulevait une dalle parmi celles qui composaient le « chemin » menant de la porte latérale à la conciergerie.

Clotilde vit le trou béant ; elle vit aussi l’ouvrier se pencher au-dessus de l’ouverture et en retirer un objet, qu’il cacha sous ses vêtements.

Le chien accroupi ressemblait à un témoin juré.