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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/205

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mais cela, Tilde, ma petite fille, et Dieu sait que je l’espère, c’est que tu n’as pas oublié la prière qui t’indiquait où tu retrouverais ton nom. Pardonne-moi de t’avoir battue. »

Clotilde avait des larmes plein les yeux, quoique rien de cela ne se rapportât à elle.

Un instant, elle resta prise par une émotion invincible et souriant parmi ses larmes, puis elle se redressa brusquement :

— Ce n’est pas moi ! dit-elle encore. Que m’importent ces choses ? Moi, je n’ai ni passé ni souvenirs. Le vieux curé de Saint-Paul me l’a demandée une fois, cette prière ; jamais je ne l’ai sue. Ce n’est pas moi… Mais, alors, qui est-ce ?

Cette question n’eut point de réponse. Un nom vint jusqu’aux lèvres de mademoiselle Clotilde, mais elle ne le prononça pas, et ses belles épaules eurent un mouvement dédaigneux, — peut-être même ennemi.

— Une fois, murmura-t-elle pourtant après un silence, elle vint ici avec son père Échalot et elle me dit : « Moi aussi, on m’appelait Tilde autrefois… »

Tout à coup elle se mit sur ses pieds. On commen-