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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/229

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— L’aurais-tu reconnu ?

— Ma mère, dit Georges à voix basse, pendant que son regard allait vers le lit, on croit parfois les malades endormis et ils écoutent. Prenez garde.

Angèle secoua la tête lentement.

— Ce matin, il ne nous écoute pas, dit-elle. Ai-je su jamais résister à sa fantaisie ? Il a voulu sortir…

— Dans l’état où il est ! s’écria Georges. Mais puisque nous sommes seuls, je vous en prie, ma mère, dites-moi quelle est sa maladie.

— Tu l’aimes bien, n’est-ce pas ? murmura Angèle au lieu de répondre.

— Après vous, je n’aime rien davantage au monde.

— Pas même ta fiancée ?

Georges rougit. Mme de Clare reprit, tandis qu’un peu de sang revenait aussi à ses joues :

— Mais ce n’est pas pour te parler de notre cher malade que je t’ai appelé aujourd’hui. Nous causons bien rarement, nous deux, Georges. Quand une mère voit un de ses fils dépérir… mourir… Figure-toi que je l’ai cru empoisonné… Et je médisais : c’est le châtiment de Dieu… Te souviens-tu comme