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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/232

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Autrefois, au lit de mort du duc William, elle avait pu lui dire : « Jamais je ne vous ai menti ! »

Aurait-elle pu dire encore, à l’heure où nous sommes, qu’elle était pure de tout mensonge ?

L’histoire de cette belle Angèle Tupinier de Beaugé sera courte.

Quelque temps après la mort de son mari, la duchesse Angèle, repoussée jusqu’alors par la maison de Clare qui contestait la validité de son union, avait été accueillie par la noble et malheureuse princesse d’Eppstein[1] (Nita de Clare), tante du dernier duc, grâce à l’entremise du docteur Abel Lenoir.

Puissamment riche et plus généreuse qu’une reine, la princesse d’Eppstein avait reconnu ou plutôt constitué le douaire qu’Angèle ne pouvait réclamer en l’absence de tout acte établissant son mariage.

Le docteur Abel Lenoir avait placé auprès d’elle alors les deux plus fidèles valets de son mari : Tardenois et Larsonneur.

En entrant dans la maison, ces valets et le docteur lui-même (car il était resté éloigné d’Angèle pendant un long espace de temps) avaient trouvé deux enfants dont l’un était assurément l’héritier de Clare.

  1. Cœur d’Acier, 2e série des Habits-Noirs.