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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/233

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Mais lequel ?

Angèle n’avait pas encore menti. Le prince Georges, qu’on appelait alors Clément et qui venait de rentrer à la maison paternelle, privé d’un bras au château du Bréhut, en Bretagne, était pour le monde « le duc ». L’autre, Albert, n’était rien, sinon pour le docteur Abel qui souvent l’embrassait à la dérobée.

Mais, pendant que le docteur combattait les suites de l’infernal supplice infligé au pauvre enfant par cette bête féroce de Tupinier, un travail se fit dans l’opinion de la maison.

On peut mentir autrement que par la parole.

Le docteur savait que, au jour de sa naissance, le premier né d’Angèle, — son fils à lui, Abel, — avait reçu le nom de Clément.

Par suite des circonstances, pendant la vie et après la mort du duc William, les deux enfants étaient toujours restés aux soins d’Angèle et d’Angèle seule.

Tardenois, de son côté, savait que le petit duc, né à Glasgow portait le nom d’Albert.

Il y avait donc eu échange de noms.

Était-ce Angèle qui avait opéré cet échange ?

Quant à ce troisième nom : Georges, il n’y avait