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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/265

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mentablement déshonorée : la distinction, rayonnait autour de son front comme une auréole.

Elle avait une douceur si fière et tant de bravoure dans sa timidité ! Son regard ingénu brillait de tant de finesse, et tant d’esprit couvait sous ses candeurs !

Et dans les flexibilités de sa taille, épanouie à demi, la grâce abondait si prodigue !

C’était une brunette aux cheveux chatoyants, teintés de fauves reflets ; ses yeux d’un bleu obscur nageaient dans le pur cristal de cette larme qui est la virginité, et la double fleur de ses lèvres, quand elles s’ouvraient pour sourire, montrait des perles d’ivoire plein la bouche, ce joyeux écrin du baiser.

Elle vint à lui, je l’ai dit, vaillante et toute préparée à oser, maintenant qu’elle était Mlle de Clare ; mais elle s’arrêta, étonnée de trembler bien plus fort qu’au temps où elle apportait son petit bouquet de violettes.

Lui, Georges, notre pauvre paladin enfant, frappé de la voir si merveilleusement belle, défendait son cœur héroïquement. Il savait bien qu’il aimait, il ne se doutait pas qu’il aimait, à la folie. La passion entrait en lui comme un flux et le domptait.