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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/296

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l’avenue, oui, expliqua complaisamment Marguerite, et cela s’est fait tout seul, aussitôt après le départ du docteur Lenoir. Vous aviez pris soin vous-même d’éloigner vos valets. Restaient bien vos servantes, mais Mlle Rose Lequiel est venue leur dire « de votre part » qu’elles pouvaient prendre la permission de dix heures aujourd’hui.

— Rose ! fit Angèle. De ma part !

— Hélas ! ma chère, elle vous est dévouée comme les nourrices de la comédie, mais elle a quarante-cinq ans, l’âge des passions conservées en boîtes, et nous avons un don Juan du nom de Similor qui ravage ces vieux cœurs dans la perfection… Nous sommes entrés bien tranquillement. Notre quartier général est au salon, et vous comprenez maintenant pourquoi je vous ai priée de n’y point envoyer votre cher fils, ce qui eût été dangereux pour lui. Entre vous et la ville les communications sont coupées, quoique votre porte cochère là-bas reste ouverte, car je veux bien vous dire que cette belle petite Clotilde, la fiancée de votre fils, ne fait pas partie de notre association. Elle nous a faussé compagnie ce matin, et j’ai quelques raisons de croire que cette porte ouverte sera pour elle comme le