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la maison ; mais plus clairvoyant que la pauvre jeune fille, il ne put manquer de « sentir, » dès les premiers pas, qu’il y avait là quelque chose d’anormal et d’extraordinaire.

Il entra néanmoins, monta l’escalier du premier étage et se dirigea, selon son habitude, vers la chambre de la duchesse. Au moment d’y pénétrer, il entendit que l’on causait dans le boudoir. C’était la fin de l’entretien d’Angèle et de Marguerite.

Quelques instants après encore, une troisième personne arriva par la rue Pigalle.

C’était un homme qui marchait avec beaucoup de peine, et dont on ne pouvait voir le visage, caché sous deux bandes de toiles croisées.

Celui-ci n’étant pas signalé à la consigne, deux sentinelles dissimulées derrière les arbres, sortirent de leur abri et l’abordèrent.

— Ce n’est pas la rue ici, l’ami, dit l’une d’elles, reprenez la porte.

Mais l’autre, l’interrompit, disant :

— Tu ne reconnais donc pas, le Manchot ! Et dans quel état !

Les deux hommes reculèrent d’un même mouvement.